Meurthe-et-Moselle : Renouvellement du CA à la Cuma des Trois Rivières

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La Cuma des trois rivières a récemment connu un petit chamboulement dans son conseil d’administration. Des jeunes motivés se sont naturellement proposés de remplacer les anciens. Et pour y avoir assisté, je dois avouer avoir rarement pu observer si évidente passation. Alors, comment l’expliquer ?

Pour cela, nous interviewons trois adhérents de la cuma : Emeline Clauss, nouvelle trésorière de la Cuma ; Loic Simonin, nouveau secrétaire et Etienne Masson, actuel Président, en poste depuis quelques années déjà. 

Animateur : La Cuma des trois rivières a récemment connu un renouvellement dans son conseil d’administration et on observe l’arrivée de nombreux jeunes en son sein. Comment expliquer cela ?

Emeline : 
Ce changement fut quelque chose d’assez naturel pour nous. Mon père ayant déjà des responsabilités, et ayant déjà la majorité de son parc matériel dans la Cuma, je n’ai finalement fait que suivre ses traces. J’ai toujours connu la Cuma et cela me semblait logique de m’impliquer et aider à son développement, surtout que nous utilisons beaucoup de matériels. Nous avons donc tout intérêt à ce que la Cuma fonctionne convenablement.

Loïc :
J’étais double actif, installé sur 40ha et j’ai eu la possibilité de reprendre une exploitation de 100ha. Je me suis ainsi retrouvé avec du matériel inadapté. La solution la plus simple était de me tourner vers la Cuma afin d’avoir accès à du matériel performant.  C’est donc pour moi une sorte de retour d’ascenseur, que de prendre des responsabilités et aider la Cuma a mieux fonctionner. Elle m’a permis d’accéder à tout un panel de matériels performant et récent, chose à laquelle je n’aurais jamais eu accès si j’étais resté tout seul. 

Etienne :
Si l’on veut que la Cuma soit pérenne dans le temps, voire évolue, il faut absolument avoir un esprit d’ouverture et accueillir des jeunes. C’est pour cela que nous nous efforçons de rendre la Cuma attrayante, avec du matériel récent, qui tourne bien. Mais surtout, nous permettons aux nouveaux adhérents d’avoir accès à tout le matériel, même le matériel amorti. Pour moi c’est très important d’ouvrir la Cuma aux jeunes. Si on ne leur permet pas d’avoir accès à un outil de travail efficace, demain, il n’y aura plus personne pour nous remplacer. 
Par contre, nous ne pouvons pas nous accueillir tout le monde non plus, nous souhaitons rester une Cuma à taille humaine, restreinte sur une petite circonscription. Ce qui nous permet d’avoir une meilleure gestion du matériel et des chantiers. 

Animateur : Dans de nombreuses Cuma, il est toujours très complexe de renouveler le CA, surtout par des jeunes. Quels ont été les éléments qui vous ont motivés ici ?  

Loïc : Bien que la Cuma n’ait pas la volonté de croitre à tout prix, j’ai pu sentir l’esprit d’ouverture de ses adhérents, ce qui m’a permis de m’y intégrer facilement. Je pense qu’il est très important de favoriser le sentiment d’appartenance à un groupe, si l’on veut intégrer les nouveaux adhérents. 

Emeline : Je pense que l’ambiance générale de la Cuma, encore plus que les gains sur les charges de mécanisations et le matériel performant, y est pour beaucoup. Nous ne sommes pas trop nombreux et nous nous réunissons régulièrement, ce qui favorise le dialogue. Nous sommes un groupe assez soudé. De plus, le fait que la passation se soit faite dans la continuité m’a permis d’aborder les choses sereinement. Je peux m’appuyer sur le reste de l’équipe si j’en ai besoin.

Etienne : La passation des rôles s’est faite de manière naturelle car les jeunes sont bien épaulés par les anciens. Ils peuvent se tourner vers nous lorsqu’ils en ressentent le besoin. 

Animateur : Pouvez-vous décrire votre poste ? Quels sont les éléments motivants ? et quels sont les plus gros challenges ? 

Emeline : Nous travaillons en binôme avec le Président. Nous avons la chance d’avoir un Président qui sait déléguer et a la volonté de former les gens. Je me sens donc épaulée dans un travail qui n’est pas si simple. Je m’occupe des factures, du lien avec la banque et les fournisseurs, etc. C’est très intéressant car cela me permet de me rendre compte de manière très précise du fonctionnement de la Cuma, et de pouvoir le comparer avec la comptabilité sur mon exploitation. C’est très formateur. 

Etienne : J’organise les réunions et surtout je gère les conflits. Il faut une bonne dose de diplomatie, mais aussi un peu de fermeté et surtout ne pas hésiter à dire ce que l’on pense. Il faut beaucoup discuter avec tout le monde. J’aime cela. 
D’un autre côté, j’ai déchargé le reste des tâches aux autres administrateurs. Nous sommes une bonne équipe. Mon Vice-Président prends parfois la main pour organiser des réunions, nous allons tous ensemble établir les tarifs une fois l’an avec la comptable,.. C’est un fonctionnement qui nous convient. 

Animateur : Que pensez-vous du fonctionnement de la Cuma à l’heure actuelle, comment souhaiteriez-vous l’améliorer ?
Loïc
 : La Cuma se structure petit à petit. Nous tentons d’améliorer son fonctionnement quotidiennement, notamment 
Un des éléments qui a permis au groupe de se structurer, est l’arrivée du groupe whatsapp. Il a permis de décharger le président des réservations, mais aussi de faire un suivi plus régulier du matériel, au niveau de l’entretien.

Etienne : Nous sommes constamment en réflexion sur différents projets. Nous avons déjà pas mal de matériels mais compte tenu de notre circonscription, un bâtiment serait l’idéal. De même, certaines exploitations manquent de main d’œuvre, et avoir un salarié permettrait d’améliorer nos conditions de travails. Nous ne sommes cependant pas pressés, les choses se feront petit à petit. La Cuma, c’est un processus d’amélioration continu. De la même manière, le poste de la présidence est remis en jeu chaque année. J’aime ce que je fais, mais chacun des membres du bureau pourrait prendre ma place sans difficultés. Je ne suis pas inquiet. 

Quentin VAN CAMP