Démonstration de semoirs polyvalents

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Le jeudi 25 avril, la Cuma de l'Est Mosellan, accompagnée par la Fédération Régionale des Cuma Grand Est, vous donnait rendez-vous à Hundling (57) pour une démonstration de matériels.

Retour sur la démonstration dynamique du 25 avril 2024

Le 25 avril dernier a eu lieu la démonstration dynamique de semoirs polyvalents. Une belle journée, organisée par la FRCUMA Grand-Est avec la CUMA de l’Est Mosellan, qui a permis de découvrir différents semoirs.

Retrouvez le flyer mis à disposition par Denis GIESSINGER, de la Chambre d’Agriculture de la Moselle suite à son intervention sur l’implantation des intercultures dans un contexte de stress climatique.

Le contexte

La Cuma de l’Est Mosellan, qui regroupe une vingtaine d’agriculteurs, principalement des éleveurs, souhaite se doter d’un semoir polyvalent afin de semer leurs céréales, mais également les couverts. L’objectif, au-delà du prix, c’est de pouvoir étendre la période d’intervention. Étant principalement éleveurs avec des tailles de parcelles parfois restreintes et sans tracteur à la Cuma, la question du choix de la taille du semoir est également importante. 

Quelles questions se poser lors de l’achat d’un semoir polyvalent ? 

Si cet investissement et les chantiers qui s’ensuivent se passent bien, le développement d’une telle section permettrait à la Cuma d’envisager d’autres projets très structurants tels qu’un tracteur ou de la main d’œuvre. Il s’agit donc de se poser les bonnes questions au bon moment. 

« s’assurer que tout le monde est bien sur la même longueur d’onde »

Le premier point à aborder lorsqu’ un groupe a un besoin, c’est de s’assurer que tout le monde est bien sur la même longueur d’onde. Que les besoins sont similaires. Si ce n’est pas le cas, l’on s’attachera à trouver le meilleur compromis en consultant toutes les parties prenantes. 

L’on posera ainsi les questions : Quels sont vos objectifs ? Quelles cultures souhaitez-vous implanter avec votre semoir ? Avec quelle technique ? 

Les réponses à ces questions vont avoir une influence sur le type de semoir que l’on va choisir, les technologies utilisées, mais également le cout de revient qui devra être en cohérence avec l’importance des cultures que l’on souhaite implanter. Est-ce un chantier primordial, avec forte valeur ajoutée ? À ce moment-là, il faudra peut-être surdimensionner légèrement le matériel pour éviter les coups de bourre ponctuels. Ou trouver une organisation de chantier plus adéquate. Si non, alors on peut peut-être se passer de cette option qui fait grimper le prix du semoir, ou réévaluer son dimensionnement. 

La question du dimensionnement de la machine est par ailleurs primordiale dans l’organisation du chantier. Il faut d’abord prendre en compte les contraintes de chacun en matière de traction et de taille des parcelles : cela va impacter la taille de la machine que l’on va acheter, mais également la fenêtre d’intervention que l’on se laisse disponible.  

Les fenêtres météo disponibles sont bien évidemment un des facteurs les plus importants à prendre en compte. 

En cuma, le facteur déterminant, c’est l’organisation de chantier.  Entre un chantier réalisé par un seul adhérent, avec son tracteur, et un chantier en service complet comprenant main d’œuvre et chauffeur, l’efficacité du chantier n’est pas la même. 

On le voit dans de nombreuses cuma, l’organisation en service complet permet, si elle est bien gérée, de déduire le coût du salarié, en comparaison à une organisation classique, ce qui représente 26% du coût pour un chantier en semis direct par exemple. 

De la même manière, on estime qu’entre les temps passés à atteler/dételer, les temps sur la route et les temps improductifs aux champs, c’est 34% du temps qui est passé sans semer.  Mais des solutions existent : en optimisant les déplacements, en rationalisant les semences et en laissant le matériel attelé, on peut regagner la moitié de ce temps improductif.

L’on se rend compte également que les coûts d’entretiens sont largement réduits lorsque l’on dispose de chauffeurs attitrés. Cela peut représenter des économies allant jusqu’à 20% sur les coûts d’entretiens totaux. Dans tous les cas, l’organisation de chantier sera conditionnée par la volonté des adhérents à travailler ensemble ou non. 

Les questions à poser seront alors : Souhaitez-vous conserver la main sur le chantier et semer vous-mêmes ? Avez-vous besoin d’un matériel directement disponible ?  Si oui, cela sera au prix de l’efficacité de chantier et d’un coût d’entretien plus élevé.

Ou avez-vous la volonté d’optimiser les chantiers afin de réduire le coût de revient ? 

Le coût à payer sera la disponibilité ou la nécessité de s’organiser pour tourner de nuit, voire d’embaucher un salarié pour faire une partie du travail.

Finalement, une fois que l’on a dépassé les contraintes humaines, agronomiques et environnementales, le dernier point à évaluer est le coût de revient. 

Sachant que la notion d’un coût de revient cohérent est très subjective et liée à l’ensemble des paramètres cités précédemment, on peut se poser ces questions:

Est-ce qu’un matériel est cher si il est disponible quand on le souhaite? 

Est-ce qu’un matériel est cher si le semis qu’il réalise est de qualité? 

Mettre en face du coût de revient un seuil de rentabilité semble important. 

Et pour cela, pas de magie. Comme tous les matériels, on a observé ces trois dernières années, des hausses significatives. En moyenne, 26% pour les semoirs de semis direct. Ce qui implique une demande de réorganisation des groupes et des chantiers. 

C’est d’ailleurs ce qui s’est produit ces dernières années. Les surfaces moyennes travaillées ont ainsi grimpé en passant de 600 ha en 2020 à 750 ha en 2022, soit une augmentation de 25% par rapport à il y a deux ans. Encore une fois, l’organisation de chantier semble la clé pour conserver des tarifs « raisonnables »

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