Moissonner pour plus cher, un avenir difficilement évitable

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Tout le monde rêve de faire la moisson en un temps record et au moindre coût. Cette année s’annonce compliquée par sa météo, mais les années à venir vont l’être aussi du point de vue financier, pour ceux qui veulent renouveler ou acheter une moissonneuse.

Une augmentation claire des valeurs d’achat

Notre réseau ausculte régulièrement ses chiffres, ce qui permet de constater la tendance à la
hausse dans les derniers investissements.
Si l’on reprend le dernier Guide des Prix de Revient, les machines neuves âgées de 4 à 5 ans en
moyenne valait de 550 à 600 €/ch à l’achat.
Les chiffres des achats 2023 des Cuma en France sont montés à 750 à 800 €/ch soit environ 35 %
d’augmentation !
Dans ce chiffre, on peut malgré tout considérer qu’une partie provient de choix techniques plus
onéreux (asservissements, automatismes, Coupe flex ..), mais il n’empêche que pour des Cuma en
premier achat, le tarif ne pourra plus être sur 70 à 80 €/ha hors carburant et main d’œuvre comme
nous le constations.

Retrouver un compromis service-prix

Les calculs de prix de revient prévisionnel vont être indispensables pour savoir comment un groupe
doit faire son choix

Quel est le tarif moyen acceptable en fonction des cultures, du contexte local ? Quel niveau de capital social et donc d’emprunt doit t’on choisir ? Quelle durée de financement et donc d’engagement dans ces périodes de taux plus
élevés ? Quelle marge technique est nécessaire pour réaliser le travail dans de bonnes conditions ?


Petit exemple pour une machine 450 ch de 350000 € ht avec un apport de 10 % de capital social et
90 % empruntés sur 9 ans à 4.2 %
En incluant l’assurance, des frais généraux et un budget entretien régulier, il va falloir assumer une
facture d’environ 48000 €/an.
Pour rester à 70 €/ha, c’est environ 680 ha à moissonner chaque année (soit 20 % de plus qu’avec
une machine achetée il y a 5 ans)
A l’inverse, à surface égale, le tarif va avoisiner les 90 €/ha

Ce qui peut être favorable, c’est peut-être un élargissement des cultures qui modifie les dates de
récolte, une logistique sans perte de temps, des automatismes efficaces…
La question de ne plus acheter neuf, ou de louer mérite aussi d’être examinée.
Bref, ce sont des projets importants pour lesquels les Cuma ne doivent pas hésiter à solliciter l’expertise des animateurs.
Éric Aubry