Tassement des sols : le pneumatique fait la différence

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Le jeudi 3 avril 2025 la CUMA de Maizières-les-Vics a accueilli la journée technique sur le tassement des sols et l’impact des pneumatiques. Initiée dans le cadre du GIEE de la CUMA de la Petite Seille, la journée a mobilisée une centaine de personnes.

Renouvellement de tracteur : la CUMA de la Petite Seille se pose la question du tassement des sols

C’est en se posant la question du renouvellement de leur tracteur et face aux enjeux croissants du tassement des sols, que le GIEE de la CUMA de la Petite Seille, située en Moselle, s’est mobilisée pour sensibiliser les agriculteurs à l’importance d’une bonne gestion des pneumatiques. En terres argileuses, souvent sensibles à l’humidité, cette contrainte pèse sur les rendements, la santé des cultures et l’efficacité du travail du sol. Frédéric Poinsignon, éleveur et céréalier, se pose beaucoup de question : « Pourquoi tasse-t-on nos sols ? Est-ce une question de poids ? De pression ? De pneus mal choisis ? »

Pour y voir plus clair, le GIEE (Groupement d’Intérêt Économique et Environnemental) de la CUMA de la Petite Seille et la FR CUMA Grand Est, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture Régionale et départementale de Moselle, ainsi que l’équipe d’experts Michelin, a organisé une journée technique avec plusieurs ateliers concrets. Objectif : mieux comprendre les impacts des pneumatiques sur la structure du sol et trouver des leviers d’action.


Des ateliers pratiques pour mieux voir l’invisible

Loin des discours théoriques, les agriculteurs présents ont pu observer des démonstrations très visuelles. Comme l’atelier des fosses remplies de sable coloré par couches, qui ont révélé jusqu’à quelle profondeur un pneu mal gonflé pouvait tasser le sol : jusqu’à 50 cm dans certains cas.

Un autre atelier a mis en évidence l’importance d’adapter la pression selon le type de sol. Comme l’expliquait Benoît Brouant, conseiller à la Chambre d’agriculture du Grand Est, sur sol dur, une faible empreinte réduit la consommation de carburant, tandis que sur sol meuble, une empreinte large améliore l’adhérence et réduit le tassement.

Un diagnostic essentiel pour préserver les sols

Sophie MAILLANT et Thomas Kilbourg des Chambres d’Agriculture Régionale et Départementales ont également rappelé l’importance de diagnostiquer l’état de tassement du sol. Plusieurs méthodes existent : test à la bêche, pénétromètre, profil cultural ou encore saturation en eau d’une zone. Ces outils permettent d’évaluer la structure du sol et de choisir ensuite les solutions mécaniques ou agronomiques adaptées pour corriger le tassement.


Choisir le bon pneu, au bon moment, pour le bon usage

L’événement a aussi mis en lumière l’importance du choix du pneumatique. À travers différents ateliers, les participants ont pu évaluer les critères à prendre en compte : largeur, dimension, mais aussi compatibilité avec le type de travail (traction, semis, transport…).

Frédéric Poinsignon explique que la question s’est naturellement posée au moment de renouveler leur deux tracteurs. C’était l’occasion idéale pour repenser complètement la stratégie pneumatique de la CUMA, avec l’appui des spécialistes Michelin, présents ce jour-là.


Le télégonflage : une piste d’avenir ?

Parmi les solutions explorées, le télégonflage a suscité un fort intérêt. Cette technologie permet de régler automatiquement la pression des pneus en fonction de l’usage : plus élevée sur route, plus basse au champ. « Adapter la pression au bon moment, c’est préserver le sol sans perdre en efficacité », souligne Frédéric Poinsignon.

Yves Durand, président de la CUMA de Margerie-Hancourt, témoigne : « Je ne reviendrai pas en arrière ». Il évoque les avantages agronomiques, en rendement, en consommation de carburant, mais aussi en longévité des pneus.

Côté coût, l’investissement pour un système de télégonflage reste conséquent (environ 10 000 € + 2 000 € de montage).

Bien que cet investissement de départ soit notable, certains agriculteurs estiment qu’il est amorti à long terme, par la réduction de l’usure des pneus et l’amélioration des performances globales.


Une journée enrichissante

Au-delà des solutions techniques, cette journée a permis d’ancrer une démarche collective. « On repart avec des idées, des solutions concrètes et des réflexions à intégrer dans nos prochains investissements », conclut Frédéric Poinsignon, visiblement satisfait. Le message est clair : la préservation des sols commence souvent par des gestes simples – comme le bon réglage d’un pneu.

Alexia FRANTZ