La Fauche s’élargit dans les CUMA
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Combinant le besoin de débit de chantier, la multiplicité des récoltes et des aides accessibles dans certains secteurs, le monde de la fauche en collectif a changé ces dernières années
Historiquement moins présentes, les faucheuses en CUMA ont vu leur développement s’accélérer avec l’apparition des groupes de fauche d’abord en version 6 m frontale plus faucheuse latérale et maintenant très régulièrement en version 3 éléments portés de 8 à plus de 10 m.



Choisir la bonne technique
Le marché de ces outils s’étoffe assez régulièrement avec plusieurs axes de choix techniques selon les besoins :
- Conditionner ou pas, avec des rouleaux ou des fléaux selon la proportion de légumineuses dans les volumes à récolter. Souvent les CUMA restent sur le conditionnement à fléaux avec la possibilité de réglage plus ou moins intensif.
- Récolter des produits de qualité en début ou fin de saison pour pouvoir les ensiler ou les enrubanner. Le groupage d’andains est donc une option utile pour éviter de devoir andainer du vert soumis au risque de souillure. On voit apparaitre des versions groupeur à vis sans conditionnement qui peuvent former un andain unique ou au contraire, se relever pour faire un épandage large. Attention cependant à l’élément frontal qui peut ne pas suffisamment aérer le fourrage et le laisser plaqué au sol, synonyme de séchage et de récupération plus difficile par l’outil de récolte suivant.
- Le critère de solidité et de capacité d’absorption notamment en fauche de seigle pour la méthanisation qui est une plante haute et difficile à faucher. Eviter les bourrages et avoir des éléments résistants sont des critères de choix importants pour la longévité.
La conséquence de ces choix aboutit à la question du tracteur, qui devrait être unique pour éviter des temps perdus et des adaptations.
Le tracteur CUMA peut être la solution pour peu qu’il trouve à d’autres périodes de l’année d’autres chantiers à faire.

Cependant, la fauche est génératrice d’un nombre d’heures qui peut être conséquent tout au long de l’année pouvant atteindre 150 à 200 h.
On trouve quoi sur le terrain ?
Kuhn se taille la part de marché principale sur notre région suivi par Claas, Krone et Pottïnger.



Ces 4 marques représentent 80 % des machines vendues.
L’inflation constatée est assez forte sur les 4 dernières années.
Les faucheuses simples portées coûtent aujourd’hui entre 4 000 et 5 000 € du mètre avec souvent des attelages pendulaires plus solides pour pouvoir supporter des largeurs de 3.5 voire 4 m.
Les faucheuses frontales avec ou sans conditionneur représentent des budgets allant de 15 000 à plus de 22 000 € sachant que les modèles les plus chers atteignent les 3.6 m de large et peuvent éviter des manques lors du travail en courbe avec un faucheuse arrière.
La faucheuse trainée bien optionnée avec timon central et conditionneur représente un budget conséquent qui dépasse parfois les 35 000 € soit plus de 10 000 €/m.
Combiné avec une faucheuse frontale, on atteint des sommes assez proches d’un petit groupe de fauche.
Sur Grand Est, on relève l’achat de plus de 30 groupes de fauche avec des profils très différents, allant de l’ensemble 7 à 8 m simple sans conditionnement qui coute environ 4 500 à 5 000 €/m pour aller jusqu’à des modèles complets haut de gamme à plus de 10 000 €/m.



En conclusion, à largeur de travail équivalente, on peut dépenser du simple au double.
Le cahier des charges est donc devenu primordial dans un marché proposant de nombreux choix.
Des stratégies à plusieurs types de machines peuvent aussi être intéressantes pour utiliser le bon outil au bon moment.
Éric AUBRY