La CUMA des Galipes en voyage d’études en Bourgogne Franche-Comté
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Les adhérents de la CUMA des Galipes dans la Marne sont partis pendant 3 jours du 9 au 11 janvier en Bourgogne Franche Comté à la rencontre de leurs homologues Bourguignons et Francomtois. Bâtiment et panneaux photovoltaïques, conversion bio, main d’œuvre, travail du sol sont autant de thèmes qui ont été abordés entre ces vignerons.
Les adhérents de la Cuma des Galipes basée à Jouy les Reims dans la Marne ont eu la chance de partir à la découverte de la Bourgogne Franche Comté pour leur voyage d’études. Un voyage qui se faisait attendre, reporté à plusieurs reprises pour différentes raisons (Covid, disponibilités, etc).
L’objectif de ce voyage était d’étudier les pratiques culturales et notamment l’approche en agriculture biologique des Cuma de BFC mais aussi de développer la communication sur la double certification VDC/HVE. La construction d’un bâtiment avec des panneaux photovoltaïques était également un sujet que les adhérents souhaitaient développés.
Gestion de l’herbe et travail du sol
Le voyage débute par une visite de la Cuma les Vignerons, situé à Saint Gengoux le National en Saône et Loire. La Cuma les Vignerons est une Cuma intégrale qui a été créée en 1974 et qui n’a cessé de croître en surface pour atteindre aujourd’hui un total de 52ha avec 12 adhérents. Un bâtiment a été acheté il y a une dizaine d’années via une SCI pour loger l’ensemble du matériel.
Les échanges se font rapidement entre les vignerons qui ont un vignoble similaire (vignes étroites, cépages et porte greffes identiques). La réduction des intrants, la gestion de l’herbe et le travail du sol sont des thèmes particulièrement discutés notamment sur le matériel présent dans le bâtiment : charrues kress, interceps humus…En parallèle avec le matériel, la question de la main d’œuvre lié à ce surplus de travail est abordée.
Agriculture Bio
La journée se poursuit à la cave coopérative des vignerons de Buxy avec la présentation de la SCEA « Domaine de la Croix Salain » par Fanny Lapalus, coopératice à la cave coopérative de Lugny. Cette structure a été créée à la demande de plusieurs coopérateurs qui souhaitaient aller vers le bio mais sans engager l’ensemble de leur surface, le projet a été développé dans le cadre d’un GIEE. Actuellement la SCEA est constituée de 26 associés pour une surface de 20.75ha et est adhérente à la coopérative. Elle permet un choix libre de son parcellaire et de sa surface engagée, et chacun gère ses traitements, sa fertilisation et sa traçabilité dans le respect des règles de la certification AB. Le montage reste cependant complexe et est géré par la cave coopérative. La production est vendue en totalité à la cave de Lugny.
Certification HVE et Label Vignerons engagés
Les vignerons de Buxy sont labellisés Vignerons engagés depuis 2013. Emilie Legros, technicienne vigne à la cave, nous a présenté ce label et expliqué qu’il est le 1er label RSE et durable en vigne, et reconnu par les consommateurs après le AB. Il a permis d’évoluer dans les pratiques et dans l’organisation de la cave coopérative dans son ensemble.
Récemment, en 2021, la certification HVE a été validée au sein de la coopérative. Cela représente jusqu’à 95% de la déclaration de récolte globale. Cette certification est gérée en collectif et est portée par la cave. Un audit annuel est réalisé du service vignoble avec un échantillonnage des exploitations. Cette certification est la reconnaissance d’un travail collectif porté par toute la Cave où qualité des vins et santé végétale de la vigne sont au cœur des préoccupations.
Bâtiment et panneaux photovoltaïques
Le voyage continue à travers la Bourgogne Franche-Comté avec un arrêt dans le Jura à Arbois. La Cuma les Baudines a ouvert ces portes pour échanger avec leurs homologues champenois. La Cuma est constituée de 16 adhérents dont plus de 60% sont en Agriculture Biologique. Avant de se lancer en 2017, le projet bâtiment a longtemps été étudié par la CUMA. Les 13 domaines viticoles adhérents de l’époque ont préféré créer un GFA (Groupement Foncier Agricole) pour construire le bâtiment. Le bâtiment a couté 92 000 € HT. Le coût des panneaux photovoltaïques ainsi que le raccordement s’élevaient à 147 845 € HT. L’électricité produite permet de financer le bâtiment. Celui-ci est loué 3 600 € à la CUMA et 3465 € aux domaines qui y logent du matériel. Ces tarifs de location permettent de payer l’électricité, l’assurance et les fondations du bâtiment.
Plus de 80 % des parcelles se trouvent dans un rayon de 5-10 km autour d’Arbois ainsi tous les matériels sont stockés sous le bâtiment de la CUMA. La CUMA propose à ces adhérents tous les outils nécessaires pour réaliser leurs travaux dans les vignes : pulvérisateurs, enjambeurs, tracteurs, outils de travail du sol… Il y aussi une aire de remplissage et de nettoyage avec un phytobac pour la gestion des effluents.
Aujourd’hui, la CUMA ne dispose pas d’un atelier et ne réalise l’entretien d’aucuns de ces matériels. Pour valoriser son bâtiment et proposer également de nouveaux services, la CUMA prévoit d’embaucher un salarié. Pour l’accueillir, des travaux d’aménagements du bâtiment sont prévus afin d’installer des sanitaires, un coin cuisine, un atelier et une salle de réunion. Dans un avenir proche (5-10 ans), plusieurs adhérents partiront en retraite et la Cuma se veut donc ouverte et dynamique pour attirer de nouveaux adhérents.
Les adhérents de la Cuma des Galipes sont repartis enchantés par le voyage et les échanges entre cumistes. Ils ont plein de projets en tête suite aux visites effectuées pendant ces 3jours !
Cela leur a permis aussi de se retrouver dans un autre cadre que celui de leurs exploitations et de renforcer les liens entre chacun. Un prochain voyage d’études serait déjà en réflexion, à suivre…
Ophélie VIGNEZ